Les peuples d’Afrique du Nord sont un seul et même peuple. Alors que cette assertion est toujours une vérité géographique, linguistique, culturelle, religieuse, historique, elle n’est hélas toujours pas une réalité économique et politique. Pourtant la faiblesse du commerce intrazone et des relations politiques coutent à la région ni plus ni moins que son destin. Le conflit Maroc-Polisario/Algérie, empoisonne depuis plus de 47 ans la vie des peuples de l’Afrique du Nord. Depuis le départ de l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, la Tunisie a choisi de se détourner de l’édification d’une Union nord-africaine réelle pour privilégier à la place un rapprochement avec l’Algérie. Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici quelques dates de la relation Maroc-Tunisie.
Le Roi Mohammed VI prononce un important discours devant l'Assemblée nationale tunisienne. À l'adresse des tunisiens, il déclare à propos de l'Union du Maghreb que «c e blocage regrettable fait obstacle à l'exploitation optimale des richesses et des potentialités que recèlent les pays maghrébins. Pis encore, il hypothèque l'avenir de notre région. » . Lors de sa visite, le Roi Mohammed VI avait multiplié les gestes de bonnes intentions à l'égard de ce qui était, alors, la fragile démocratie tunisienne. Le pays de Carthage était le premier pays à avoir initié le "printemps arabe". Et si certains observateurs internationaux s'émerveillaient parfois devant le "modèle tunisien", beaucoup s'inquiétaient en réalité de l'instabilité politique de la jeune démocratie tunisienne. La Tunisie avait en effet fourni l'essentiel des combattants étrangers de Daech. Le 14 septembre 2012, l'ambassade des États-Unis en Tunisie était saccagée par des émeutiers suite à la diffusion d'un film islamophobe aussi stupide que médiocre. L'événement, qui rappelle la prise d'otage de l'ambassade des États-Unis de Téhéran, démontrait la fragilité des institutions tunisiennes face aux discours islamistes et augmentait les inquiétudes autour des risques de voir la révolution tunisienne subir le sort de la révolution iranienne détournée par les militants "islamistes". Les sorties décontractées et sans protocole du Roi Mohammed VI dans les rues de la Tunisie étaient donc une manière pour le Roi d'aider à dissiper les inquiétudes autour du manque de "stabilité" de la jeune démocratie tunisienne. Le président tunisien de l'époque avait même remercié officiellement le Roi pour ses sorties, qu'il a qualifié de "meilleur cadeau" visant à montrer que la Tunisie est "stable et sereine" alors que certains médias exagéraient les risques terroristes nuisant ainsi à l'image de la Tunisie et à son secteur touristique.... la visite du Roi Mohammed 6 fut aussi chahutée par des rumeurs colportées par certaines parties proches de l'Algérie
Le roi Mohammed VI avait immédiatement adressé un message de félicitation au nouveau locataire du palais de Carthage. Le président Essebsi remplaçait alors le président Moncef Merzouki. Ce dernier, à l'instar du roi Mohammed VI était l'un des rares homme d'Etat à plaider sérieusement pour l'union des peuples de l'Afrique du Nord.
Les Médias tunisiens annoncent que le Président tunisien pourrait effectuer une visite au Maroc. Une telle visite était particulièrement attendue, car le nouveau président était de plus en plus perçu comme "pro-Algérie". Il s'était rendu en Algérie en février 2015, soit deux mois après son investiture. En 2013, c'est comme chef du parti "Nidaa Tounés" qu'il avait fait le déplacement en Algérie. Selon plusieurs observateurs, c'est lors de ce déplacement que Essebsi aurait décidé de réajuster les relations de la Tunisie au Maghreb en faveur de l'Algérie. Finalement, en 2019, Beji caid Essabsi meurt sans avoir jamais visité le Maroc en tant que Président. Il fut pourtant invité à visiter le Royaume à trois reprises : le 21 Mars 2015 et le 3 et 12 juillet 2016.
Le Chef du gouvernement Habid Assid effectue une visite peu remarquée au Maroc. La délégation tunisienne est reçue froidement par le seul Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, . Les ministres de la délégation tunisienne sont alors boudés par leurs homologues marocains qui daignent aller à leur rencontre.
La visite du "nouveau" Chef du gouvernement tunisien, Younes chahed était assez attendu par les médias. La presse tunisienne avait même annoncé une rencontre entre l'officiel tunisien et le Roi Mohammed VI. Il n'en sera rien, le Chef du gouvernement n'aura droit qu'à un iftar avec son homologue marocain, Saad Eddine El Othmani. Après la rencontre, des médias tunisiens "révèlent" que la rencontre entre le Roi et le chef du gouvernement tunisien a été annulée à la "dernière minute" à cause du "Sahara". Les raisons avancées par certains médias, notamment une demande de signature d'un procès verbal soutenant les revendications du Maroc sur le "grand sahara" semblent de nature spéculative mais un vent froid soufflait définitivement sur les relations Maroc-tunisienne et ce depuis l'élection de Caid Essebsi.
L'élection de la Tunisie au Conseil de sécurité de l'ONU signifie que le pays maghrébin prendra part au vote annuel de la résolution du conseil sur le dossier du Sahara.
Capitalisant sur sa non-appartenance à une classe politique rejetée par la population, il se présente aux tunisiens comme un homme simple et honnête capable d'incarner les aspirations de la population à plus de probité. Son langage est particulièrement populiste et ressemble beaucoup aux hommes politiques "antisystèmes" et "autoritaires" tels que Donald Trump, Erdogan, Abdelilah Benkirane ou encore le hongrois Victor Orban. Après avoir félicité le nouveau président tunisien, le roi Mohammed VI s'entretiendra six fois avec Kaies Saïd, le 16 janvier 2020, le 25 mars 2020, le 25 avril 2020 et le 27 juin 2020, en plus d'un message royal transmis par Nasser Bourita le 10 juin 2020 et un autre le 27 juillet 2021.
Dans une interview accordée au journal Al Quds Al Arabi, l'ex-président tunisien Moncef Merzouki rappelle que le conflit du Sahara "occidental", alimenté par une poignée de séparatistes soutenue par Alger, sacrifie l'avenir de toute une génération. Il a aussi dénoncé
la neutralité tunisienne et mauritanienne dans le dossier du Sahara qui «n'ont plus de sens et ne sont plus possibles».
Moncef Marzouki est avec le Roi Mohammed VI, le seul homme d'Etat à plaider sérieusement pour une union du Maghreb.
Dans un entretien avec un média tunisien, le Chef du premier parti de Tunisie et président du parlement plaide pour un maghreb composé d'un noyau formé uniquement de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye.
Islamiste, l'homme est une sorte de Benkirane avec l'humour en moins. Le 21/12/20, il avait déclaré avoir été choqué par la normalisation entre le Maroc et Israel. A plusieurs occasions, Rached Ghannouchi a marqué sa proximité avec l'Algérie mais depuis les accords d'Abraham, l'hostilité de Ghannouchi envers le Maroc est de plus en plus décomplexée.
le Roi Mohammed VI a donné ses instructions «pour l’envoi d’une aide médicale d’urgence à ce pays maghrébin frère». L’aide médicale est composée de deux unités de réanimation complètes et autonomes, dotées d’une capacité totale de 100 lits. En plus, de 100 respirateurs et deux générateurs d’oxygène d’une capacité de 33 m3/heure chacun. En juillet 2021, la Tunisie faisait face à une vague de contaminations à la Covid-19, une vague qui a complétement saturé les hôpitaux tunisiens.
Le président Kaïs Saied met fin aux institutions démocratiques issues de la révolution tunisienne de 2011. En Tunisie, la démocratie a rimé avec apathie avant de s'éteindre, étouffée conjointement par Kais Saied et la pression populaire d'une partie de la rue tunisienne. Le parlement contrôlé par la variante locale des "frères musulmans" n'a jamais pu s'élever au-delà des luttes partisane. Devant l'incurie de la classe politique, le président élu s'arrange pour devenir LE Rais providentiel capable de porter le pays vers un nouvel horizon...
Kais Saied suspend le parlement avec l'aide de l'armée et s'autoproclame guide d'une nouvelle transition politique, censée en finir avec la discorde qui paralyse parfois l'action politique chez les régimes démocratiques. En s'arrogeant ainsi les pleins pouvoirs, Kais Saied enterre un modèle tunisien qui suscitait beaucoup de sympathie en occident et au sein de certains cercles marocains.
Trois jours après ce coup d'Etat, Nasser Bourita se rend en Tunisie porteur d’un message verbal du roi Mohammed VI au président Saïed.
Chaque année le Conseil de sécurité émet une résolution visant à définir le mandat de la MINURSO. C'est une manière pour le conseil de constater les derniers développements du dossier du Sahara. Cette année, la Tunisie siégeait au conseil de sécurité. En 2020 la Tunisie avait voté "pour" la résolution du conseil, seules la Russie et l'Afrique du Sud s'étaient abstenues. Mais en 2021, la Tunisie change de position et crée la surprise en s'abstenant lors du vote de la résolution onusienne sur le Sahara.
Généralement, le Maroc interprète l'abstention lors du vote de résolutions favorables au plan d'autonomie et à une solution politique réaliste, comme une attitude préjudiciable à son intégrité territorial. Pour certains observateurs l'abstention lors du vote marque un alignement de la Tunisie sur les positions de l'Algérie.
L'Algérie octroie un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie. La révolution tunisienne de 2011 a rendu le pays difficilement gouvernable, ce qui a débouché sur une croissance économique atone et une inflation élevée. La prise de pouvoir du président Kais Saied n'a pas arrangé les choses pour la Tunisie qui négocie avec le FMI les conditions d'un prêt depuis un long moment déjà...
Pour l'ancien président tunisien Moncef Marzouki, le prêt algérien est directement lié à la question du Sahara marocain.
Toujours en décembre 2021, la Tunisie a dépêché son ministre des affaires étrangères à Oran pour assister à des sessions de formation organisées par l'Algérie et visant à "former" certains pays africains à défendre la cause du Polisario.
Suite à l'accueil du Chef du Polisario par la Tunisie, le Maroc décida de rappeler immédiatement son ambassadeur et de se retirer de la conférence du Sommet Afrique-Japon. Le Maroc condamna aussi "l'hostilité" de la Tunisie. Pour justifier l'accueil réservé au Chef de la milice séparatiste, la Tunisie a prétexté que c'est l'Union africaine, dont le Polisario est membre comme "Etat", qui a invité l'entité séparatiste au Forum Afrique-Tunisie. Mais le Japon a démenti cette version en rappelant que seuls les Etats avec une invitation co-signée par le premier ministre japonais et le président tunisien pouvaient assister à l'évènement. Et le Polisario, parce qu'il n'est pas reconnu comme Etat par le Japon n'aurait pas reçu cette invitation avec la signature du premier ministre japonais.
Le Sénégal est le plus premier pays à avoir déploré l'absence du Maroc à la réunion.
D'autres pays africains suivront comme la Guinée Bissau, le Liberia, la Centre-Afrique et les îles Comores.
Le Japon quant à lui, s'est fendu d'un communiqué rappelant qu'il ne reconnait toujours pas l'entité du Polisario malgré sa présence aux réunions.