Le monde des échecs, qu’on imagine volontairement bien sobre et sage, attire l’attention depuis quelques jours des médias autour d’un drôle de scandale sulfureux à base de stars, de complot, d’intelligence artificielle…et de perles anales !
Il y’a une dizaine de jours le cinq fois champion du monde et légende vivante des échecs, le norvégien Magnus Carlsen, perd contre un banal outsider lors d’un prestigieux tournoi d’échecs. Suite à sa défaite surprise, Carlsen se retire du tournoi et balance un Tweet, qui va déclencher une sulfureuse polémique loin de l’ambiance feutrée associée à la discipline.
En plus d’annoncer sa retraite du tournoi, il accompagne son tweet d’une vidéo de José Mourinho qui déclarait après un match de Chelsea en 2014: «Je préfère ne pas parler. Si je parle, je vais avoir de gros problèmes» disait à l’époque l’entraineur portugais. Ces déclarations, teintées d’amertume, insinuaient en 2014 que l’arbitre avait été injuste avec Chelsea de Mourniho lors de son match face à Astan Villa et qui s’était soldé par (1-0). Le Tweet de Magnus Carlsen comporte donc des accusations à peine voilées de triche contre l’adversaire qui l’a défait : le jeune américain Hans Niemann.
Le message de Carlsen fut donc immédiatement interprété comme des accusations indirectes de triche contre Niemann, des accusations que le Champion du monde serait « incapables » de dénoncer (« si je parle je vais avoir de gros problèmes »).
Cela suffit pour que certaines communautés du web, méprisantes de toute forme de présomption d’innocence s’emballent et échafaudent toutes sortes de théories pour expliquer comment Niemann a triché pour remporter son match contre la légende Magnus Carlsen.
L’une des plus populaires (et aussi la plus exotique !) de ses théories voudrait que Niemann utilise un dispositif vibrant introduit dans son rectum servant à retranscrire les messages d’aides d’un complice, qui lui, s’appuierait sur une intelligence artificielle pour prédire les meilleurs mouvements et les transmettre (en morse ?!) en temps réels à Niemann lors de son match contre Carlsen Magnus. Elémentaire mon cher Watson ?
Des accusations vraiment farfelues ?
La communauté d’échecs forme décidément une belle brochette de paranoïaques et les médias attirés par le côté sulfureux de l’histoire amplifient énormément des récriminations probablement aussi impartiales que fallacieuses des contempteurs de Niemann. Mais au-delà du sensationnalisme des médias (dont le notre !), si ces histoires ont autant d’échos, c’est aussi parce que le monde des échecs regorge d’histoires de scandales de triches venant alimenter ces accusations.
Certains joueurs se sont par exemple fait attraper par le passé en train d’utiliser leurs Smartphones durant des pauses toilettes de certains tournois. Le joueur indien Umakant Sharma fut un jour découvert avec un dispositif Bluetooth cousu dans sa casquette et qui lui servaient de recevoir grâce à un complice l’aide d’un ordinateur qui prédisait pour lui les meilleurs coups… On sait qu’il y’ a donc un précédent avec un mécanisme ancré dans une casquette, alors pourquoi pas dans le rectum ce sont peut-être dits les supporters de la théorie des « perles anales » !
Il existe aussi nombres d’inventions citées par les défenseurs de la théorie des « perles anales » pour défendre leur champion défait. Parmi ces inventions, on peut citer la « sockfish » du programmeur James Stanley, qui a conçu cette chaussure amusante à partir de laquelle il dicte à un petit ordinateur RaspBerry Pi Zero caché dans sa poche les mouvements de son adversaire. L’algorithme envoie ensuite les mouvements optimaux à jouer sous forme de vibrations.
Les spéculations autour des « perles anales » sont aussi renforcées par le fait que Niemann, l’outsider ayant défait Carlsen, s’est déjà fait attraper en train de tricher lors d’un tournoi en ligne. Mais ce que les critiques de Niemann omettent, c’est que à cause de ces mêmes antécédents de triche, Niemann s’est retrouvé à subir des mesures de sécurité exceptionnelles à son arrivée au tournoi durant lequel il a battu la légende Carlsen. Le début du match a même souffert de 15 min de retard à cause des examens de sécurité imposé exclusivement à Niemann pour garantir l’intégrité de la rencontre et du jeu.
En réponse à ses détracteurs, Niemann a avoué qu’il a déjà triché auparavant sur une plateforme de jeu en ligne, mais il a aussi ajouté qu’il est « clean » maintenant et qu’il accepterait même de jouer tout nu contre Carlsen pour prouver son intégrité.