Les drones turcs, Bayraktar TB2, ont prouvé une nouvelle fois leurs qualités sur un champ de bataille. Ils avaient déjà inspiré nombre d’armées du monde dont celles du Maroc lors du conflit Arménie-Azerbaïdjan où ils s’étaient montrés décisifs en conférant un avantage stratégique aux forces Azerbaïdjanaise. Le début de la guerre Russie-Ukraine profite aussi à l’aéronef turc, qui bénéficie d’une importante publicité. Sur le champ de bataille, les drones turcs réussissent pour l’instant à révéler leurs potentiels et à attirer l’attention malgré la concurrence des très réputés missiles anti-tank Javelin et des célèbres missiles antiaériens Stinger. Parce que l’ armée russe a encore du mal à s’arroger la suprématie aérienne, l’armée ukrainienne est encore capable de bombarder avec des drones turcs bayraktar TB2 les forces terrestres russes, offrant à la technologie militaire turc une opportunité de démontrer une nouvelle fois son intérêt.
Pour l’armée ukrainienne, ces frappes réussies sont incroyablement stimulantes, car en même temps qu’elle booste le moral des troupes, elles sapent celui de l’envahisseur russe. C’est ainsi qu’une vidéo où l’on voit l’armée ukrainienne infliger de sérieux dégâts à un convoi de blindés a cumulé plusieurs millions de vues sur Twitter, permettant à l’Ukraine de marquer des points dans la « guerre d’informations » propre à tout conflit. Bien qu’elle ne risque pas de bouleverser la balance des forces qui penche largement en faveur de l’armée russe, les vidéos sur Twitter montrant des blindés russes se faire surprendre par des frappes de drones dévastatrices risquent de sérieusement saper le moral des soldats russes, que certains analystes disent déjà qu’il au plus bas.
Les drones Bayraktar sont petits et légers, ils sont par exemple sept fois plus petits que les drones américains « Reaper ». Ils ont une envergure des ailes de 12 mètres qui leur permet de parcourir le ciel pendant plus de 30 heures d’affilée. Chaque drone peut porter jusqu’à 4 missiles à guidage laser.
Au fil des champs de bataille, le drone turc s’est imposé comme « le plus célèbre drone au monde ! » confiera Tony Osborne, un expert en industrie aérospatiale au magazine « Time ». En 2020, Il fut décisif pour les forces Azerbaïdjanaise dans leur combat contre l’Arménie. L’année dernière, grâce au Bayraktar, l’armée éthiopienne parvint à repousser une attaque massive de milices rebelles contre la capitale de l’Éthiopie. Au Maroc, le Drone turc participe avec succès aux opérations des forces armées royales contre les milices du Polisario. La presse rapporte même qu’il arrive parfois que des miliciens du Polisario soient neutralisés par des drones marocains Bayraktar.
« le drone Bayraktar TB2 détruit parfois des systèmes antiaériens russes évalués à plus de 50 millions de dollars qu’alors que le drone turc ne coute lui que 1 million de dollars l’unité. »
Tony Osbourne observe toujours pour le « time » que l’un des intérêts majeurs de la technologie turque réside dans sa capacité à infliger des dommages considérables aux équipements ennemis à un cout « très faible ». Dans les vidéos qui circulent sur Twitter, l’expert explique que le drone Bayraktar TB2 détruit parfois des systèmes antiaériens russes évalués à plus de 50 millions de dollars qu’alors que le drone turc ne coute lui que 1 million de dollars l’unité. Son faible cout permet donc de monter des opérations plus « audacieuses » sans être paralysé par la peur de perdre l’appareil.
Un autre argument de vente pour le drone turc : la Turquie n’attache pas de conditions politiques particulières à ses ventes d’armes à la différence des États-Unis qui se montrent parfois un peu trop tatillons sur les questions de droits de l’homme…
Longtemps l’apanage des autorités américaines, le Bayraktar a démocratisé l’accès aux drones armés pour nombres de pays. En compliquant l’avance de l’armée russe, les drones turcs démontrent encore une fois leurs intérêts stratégiques et viennent consacrer, une nouvelle fois, l’industrie de l’armement turque. Rappelons que la Turquie est depuis 1986 productrice d’aéronefs militaires, notamment des F-16 américains.