Certains films sont entrés dans l’histoire malgré eux. Leur légende, ils la doivent, autant à leur qualité artistique indéniable qu’à leurs conditions de tournage infernales. Retour sur trois petites histoires de tournage maudit.
Stalker (1979)
Le réalisateur du film Tarkvosky est un véritable perfectionniste. Résultats ? Le réalisateur et sa femme, ainsi qu’un acteur, sont littéralement morts pour avoir tenté de capturer les images les plus parfaites possibles. Au moins, ils peuvent reposer en paix, car ils nous ont laissé certains plans d’une beauté absolument époustouflante, imprégnant le tout d’une ambiance incroyablement cryptique parfaitement adaptée aux thèmes très philosophiques du film.
Le film raconte l’histoire d’un Stalker, une personne dont la mission est de guider les autres à travers des zones désolées et dangereuses, vers un endroit mystérieux censé exaucer tous leurs souhaits. Le film se vit comme une fable contemplative et philosophique. Pour obtenir un rendu visuel aussi parfait que possible, l’équipe de tournage s’est aventurée dans des endroits peu recommandables tels que des égouts ou des usines chimiques. L’ingénieur du son du film attribue d’ailleurs la mort de Tarkovsky, sa femme ainsi que l’acteur Anatoly solonitsyn d’un même type de cancer à l’exposition à des produits toxiques lors de leur tournage près d’une usine chimique à moitié fonctionnelle.
Fitzcarraldo (1982)
« Je vivrais ou je mourrais avec ce film », disait son réalisateur Werner Herzog. Le moins que l’on puisse dire du tournage du film d’aventure Fitzcarraldo , c’est qu’il fût particulièrement une sacrée aventure !
Dès le début du tournage, le réalisateur se brisa les cervicales frôlant la paraplégie. Il a aussi dû composer avec un tournage en pleine jungle amazonienne avec des « insectes de la taille d’un hélicoptère » .Un bucheron de l’équipe de tournage fut aussi contraint de se couper le pied à la tronçonneuse à cause d’une morsure de serpent. Et parce que la guerre faisait rage à l’époque entre le Pérou et l’équateur il a dû signer un papier selon lequel « en cas de prise d’otages rien ne sera négocié pour sa libération ». Un membre de l’équipe s’est lui « fendu la main entre l’annulaire et le petit doigt, jusqu’au poignet ». Pour sauver sa main, il doit subir une opération surplace avec pour unique anesthésiant les seins d’une prostitué…Et la liste des anecdotes est encore longue, si vous recherchez une cure de shadenfreude on vous conseille le documentaire « burden of dream » relatant l’histoire tourmentée et cinglée d’un film à l’ambition hors norme.
Apocalypse now
Pour le réalisateur Francis Ford Coppola « Apocalypse Now n’est pas un film sur la guerre du Vietnam, c’était la guerre du Vietnam ». Les conditions de tournage infernales du film firent perdre au réalisateur Francis Coppola plus de 40 kilos. On raconte même qu’il était tellement stressé qu’il en arrivait à menacer de se suicider devant des témoins ! Les péripéties qui vinrent compliquer le tournage ne manquent pas. Alors qu’il était prévu que le tournage dure 6 semaines, il s’étala sur 16 longs mois. L’acteur qui tenait le rôle principal s’est fait virer après 3 semaines de tournage. Il sera remplacé précipitamment par Martin Sheen qui fera après quelques jours un arrêt cardiaque. Pas étonnant quand on sait qu’il fumait trois paquets par jour dans la chaleur écrasante de la jungle des Philippines. L’équipe de production a aussi dû faire face à un typhon qui l’a privée d’électricité pendant 6 semaines. Francis Ford Coppola a donc payé cher pour que son œuvre devienne une référence du cinéma. L’histoire du film est devenue culte grâce au passionnant documentaire « au cœur des ténèbres » qui revient sur 16 longs mois particulièrement éprouvant.