Les mouvements populistes continuent de prospérer en Italie. Et si aux dernières élections le mouvement 5 étoiles et le parti la ligue du nord de Matteo Salvini se sont effondrés, ce n’est que pour laisser de la place à un mouvement populiste encore plus radical voire même fasciste– : le parti Fratelli Italia de Giorgia Meloni.
Qui est Giorgia Meloni ?
Giorgia Meloni est la dirigeante du parti Fratelli Italia, victorieuse des élections italiennes d’hier à la tête d’une coalition de trois partis de droite qui a récolté prés 44% des voix, ce qui lui garantit de devenir la prochaine présidente du conseil italien. Son arrivée au pouvoir risque de faire un peu de bruit pour une raison bien particulière : son appartenance à une organisation politique néofasciste, qui flirte avec les limites de la loi qui en Italie interdit théoriquement le fascisme. Mais cette étiquette infamante est à nuancer, Giorgia Meloni ayant déjà participé par le passé au gouvernement « classique » de droite « dure », mais fréquentable de Berlusconi.
Politiquement, l’ascension d’un profil comme celui de Meloni au pouvoir est devenue chose banale depuis l’essor des mouvements d’extrême droite caractéristique des années 2010, des mouvements qui se présentent tous comme les champions des valeurs traditionnelles et chrétiennes face à une Europe jugée trop favorable aux minorités (migrants, musulmans, LGBTQ, etc.).
Maintenant elle se retrouve à la tête d’une coalition homogène, victorieuse des dernières élections, et dont elle est l’heureuse outsider. En réussissant à fédérer autour d’elle une alliance entre la droite « bourgeoise » du parti Forza Italia de Berlusconi et du parti de « la ligue » de la droite « radicale » de Salvini, Giorgia Meloni a réussit le pari qu’avait tenté Eric Zemmour en France à l’occasion des dernières élections présidentielles.
Quels sont les liens entre Giorgia Meloni et le Polisario ?
En 2007 déjà, Giorgia Meloni s’activait au sein du groupe parlementaire d’amitié entre l’Italie et le « peuple sahraoui ». On retrouve aussi une dépêche d’un média du Polisario qui date de 2013 et qui célèbre le soutien de ce même groupe parlementaire à sa cause séparatiste tout en citant Giorgia Meloni comme la vice-présidente de ce groupe d’amitié parlementaire entre l’Italie et le Polisario.
C’est donc une mauvaise nouvelle pour le Maroc ?
Ce n’est définitivement pas une bonne nouvelle. Mais il faut garder à l’esprit que Giorgia Meloni ne gouvernera pas seul, mais avec deux autres partis : Forza Italia de l’ancien président du conseil, Silvio Berlescuni, incarnation de la droite « classique » et avec le parti d' »extrême droite », La Ligue, de Matteo Salvini, qui semble être un soutien sincère de la cause marocaine. Le journal marocain « ledesk » rapporte même des informations selon lesquelles Salvini serait un honorable « lobbyiste » du Maroc… Les deux alliés de la future présidente du conseil italien pourraient donc limiter les dégâts dans le cas où l’instinct de Giorgia Meloni pour les positions les plus infâmes déciderait de la pousser à s’en prendre activement à l’intégrité territoriale du Maroc.
Rappelons aussi que l’arrivée au pouvoir d’un tel profil coïncide avec la volonté affichée de l’Algérie de rééquilibrer sa relation avec l’Italie pour mieux se détourner de l’Espagne, que le régime algérien accuse de trahison à cause du soutien du gouvernement Sanchez au plan d’autonomie marocain.