El grande Toto, à ne pas confondre avec le très grand groupe Toto, a annoncé récemment le lancement de sa marque de papier à rouler « Nibrooo ». Le rappeur marocain, qui est l’artiste le plus écouté sur spotify dans le monde arabe, est aussi au cœur d’une polémique tournant principalement autour de son utilisation ostentatoire du cannabis récréatif.
La polémique, qui est animée par certaines pontes de la bigoterie au Maroc, a glissé vers le terrain politique pour devenir encore plus confuse. Car si dans un premier temps le porte-parole du gouvernement a tenu à adopter une posture conservatrice face aux supposés dérapages du rappeur marocain, il n’a pas fallu longtemps pour que les partis composant ce gouvernement se souviennent qu’ils ont longtemps (sauf peut-être l’archaïque Istiqlal …) vilipendé « l’islamisme politique» et « l’obscurantisme » des gouvernements précédents dirigés par le PJD. C’est donc ainsi que le ministre de la Justice Abdelatif Ouahbi, s’est retrouvé devant les plateaux de certains médias pour défendre son camarade pamiste Mehdi Bensaid visé par des parlementaires en panne d’inspiration et qui cherchent a monté une « affaire Toto » pour instruire leur opposition politique.
Quant à El grande Toto, il rejoint en montant sa propre affaire de papier à rouler une longue liste de rappeurs comme Dr dre, Booba, jay-z, ou encore l’étrange Kanye West…qui ont tous choisi de lancer des marques (pas seulement de feuilles à rouler) adossées à leur aura sur le marché de la musique. Le rappeur a choisi Instagram pour présenter pour la première fois sa marque « Nibrooo » qui est un mot spécifique à l’idiome marocain, la Darija, et qui signifie « papier à rouler ».
Les feuilles à rouler sont un investissement loin d’être insignifiant, la marque OCB par exemple a par exemple fait la fortune initiale du sulfureux milliardaire français Vincent Bolloré qui l’avait reçu en héritage avant de s’en séparer en la cédant au groupe américain Republic, leader mondial de la production des feuilles à rouler.